Joel Schumacher est un réalisateur compliqué. Comme ses homonymes allemands, il n’est pas à un crash près, réussissant la destruction d’une franchise (Batman) ou en donnant le pire rôle de sa carrière à un monstre comme De Niro (Personne n’est parfait(e) ). Mais, il lui arrive aussi de faire des petites merveilles (Tigerland).
Jim Carrey, lui, a gagné ses galons d’acteur dramatique avec Man on the moon, The Truman Show ou the Majestic. On commence à penser qu’il est capable de tout jouer.
La première rencontre fut assez laborieuse. Carrey s’en sortait avec les honneurs dans le trop coloré Batman Forever mais c’est facile quand le coté cartoon est assumé à 200%. On regrettera surtout sa tenue trop moulante 😐 Alors, autant dire que la deuxième rencontre est un peu inquiétante, vu le thème.
Oh bah oui, gribouillons lui la gueule pour faire plus inquiétant.
D’entrée, le générique envoie du costaud. Toute une liste d’éléments nous indique que ce nombre est maudit. La naissance de Charles Manson, la prédiction des mayas sur la fin du monde ou bien encore le 11 septembre 2001. Comme dans tout le film, c’est assez tiré par les cheveux. Car oui, dans un cas on additionne les mois, les jours et les années, dans un autre on prend que le chiffre 23 et dans le pire des cas, on fait un gros mic mac savant. Mais on y reviendra.
Jim Carrey s’appelle Walter et bosse à la fourrière animale de la ville. Assis dans son fourgon, il traîne son ennui en lisant un bouquin, faisant peur à un chien en aboyant et raconte que ça dure depuis quelques temps.
Et dire que son frère Ace Ventura, se débrouille bien mieux.
On a donc un premier flash-back nous ramenant à Noël où au cours de la soirée du boulot, se fait draguer par la standardiste qu’il repousse car il est heureux avec sa femme Agatha et son fils (que je vais appeler Percy Jackson parce que c’est le même acteur et que son prénom dans le film m’est inconnu). Ceci n’aura aucun intérêt pour la suite du film. Non, juste pour signaler que l’opératrice est beaucoup moins aimable et alors que Walter termine son service, elle l’envoie chercher un chien errant. Ce qui est assez emmerdant vu qu’il avait prévu une sortie avec sa femme.
Le chien donnera du fil à retordre à Walter et après une escapade dans les poubelles d’un restaurant, l’emmènera au cimetière voisin où il restera prostré devant une tombe. Bien. Donc, le gardien de l’endroit arrive et dit que c’est le sien, enfin qu’il est au cimetière. On sent bien qu’on reverra ce clébard.
Une fois, cette mission de merde terminée, Walter se dépêche pour retrouver sa femme. Mais cette dernière, attendant devant une librairie, est intriguée par un ouvrage judicieusement mal rangé. Oui, alors que tous les autres sont alignés normalement, ce dernier est posé au croisement de deux allées, couverture présentée, “le nombre 23”.
Toi aussi, cherche le bouquin maudit dans cette librairie.
Walter retrouve donc sa femme bouquinant dans cette boutique étrangement vide. Puis, ensemble, vont faire une soirée “jeu de mimes” chez des amis. Surement ceux qu’on rêve tous d’avoir.
Une fois chez eux, Walter se met à lire le bouquin en question, qui est une enquête policière d’un flic qui s’appelle Petitou. 😐 . Bon ok, en vo, c’est Fingerling. Déjà, nettement moins con, mais pour ajouter du grossier, je vais garder le nom français. Et pour éviter la confusion, car le film mettra en image le roman par certaines occasions, sachez que Petitou est joué par Jim Carrey et la pute par la femme de Walter.
Cool girls don’t look at explosions
Et Walter, donc, est très emballée par la lecture car il se rend compte après un détail assez sordide (la découverte du cadavre de la voisine quand il avait 8 ans) que les aventures de Petitou ressemble à son enfance. Pour ajouter du glauque, à l’age adulte, Petitou a d’ignobles tatouages.
D’ailleurs, toutes les scènes du livre sont atrocement mal jouées et dans un éclairage particulièrement désastreux. Bref, au cours d’une de ses enquêtes, Petitou rencontre une femme suicidaire, hantée par le nombre 23. Le cherchant partout et même là où le quidam lambda ne verrait rien.
PLUS DE LUMIERES ! ON VOIT TROP JIM !
L’exemple le plus frappant concerne la couleur préférée de la suicidaire, le rose. Logique, c’est une fille (enfin, pas de sexisme ici, c’est une simple logique symbolique). Sauf que non, apparemment Rose est la combinaison du rouge a 27% et du blanc a 65% (il manque un truc non?) et 27+65=92. Qu’on divise pas le nombre de lettres de “ROSE”, 4, donne 23!
– 10+1+9+3 = 23.
– Pas mal Jim, il y avait aussi 25-3+1
La suicidaire se défenestrera après avoir expliqué son trauma à Petitou. Walter, lui, devient obsédé par ce chiffre, d’ailleurs, Walter comme par un W, la 23e lettre de l’alphabet. Il se serait appelé Gontran ou Fonzy, il aurait trouvé une astuce aussi. Dans les dates d’anniversaire, de mariage et de rencontre avec Agatha, il y a toujours 23. Son fils, Percy, entre dans son délire. OUAIS ! Une alliance père-fils a venir avec des confidences dans le fourgon !
Inquiète devant l’obsession de son mari, Agatha l’envoie vers un professeur qu’elle connait. Ce dernier, qu’on appellera Docteur Calcul, expliquera à Walter que c’est logique de le voir partout, ce putain de 23, il y est! L’axe de la terre, les chromosomes et surtout. que si l’on divise les deux chiffres, ça donne 0.666 ! soit un millième du chiffre du diable !
Ok, ça veut donc dire qu’il va avoir les petits démons du quotidien, comme se faire arnaquer par le garagiste ou autre? Bref, pas d’une grande aide, l’ami Calcul.
Retour au bouquin, où Petitou devient également atteint par le même traumatisme. Si bien, qu’il joue, en débardeur et devant la pluie qui tombe, du saxophone imitant John Coltrane. puis, plus tard, il croisera sa maîtresse en train de coucher avec un psy.
Il ne manque juste qu’un escalier de service, un chat noir et… oh non! Mais y a tout ça !
Walter, apparemment en bonne santé mentale après sa visite chez Dr Calcul, rêve qu’il poignarde sa femme. C’en est trop. Il se barre de la maison “c’est pour te protéger chéri, j’ai rêvé que je faisais des saucissons avec tes tripes et ton sang 😉 😉 “ et va à l’hôtel. Un, au hasard, d’une rue balayée par la pluie battante.
Et quelle chambre décide-t-il de choisir? la 23 bien sûr! Rien à foutre que l’accueil le prévient qu’il y a eu un dégât des eaux! Et forcément, ce nigaud a emporter le bouquin pour voir comment ça se finit. Au fait, c’est toujours ta vie que tu lis, avec ta meuf qui couche avec le psy là? Non, parce que qui est la personne qui t’a dit d’aller en voir un et celui là?
De façon surprenante, le bouquin n’a que 22 chapitres et se termine en eau de boudin. Donc, il rentre chez lui et croise sur la route, le chien du début. Le salopard! Alors, après avoir vainement tenté d’écraser la source de son traumatisme, il suit le chien jusqu’au cimetière et la tombe de Laura Tollins, stèle sans corps selon le gardien.
Mais, il chie un peu partout, par contre.
Alors, Walter repart dans son délire et se rend voir l’auteur du bouquin, emprisonné, Topsy Kretts (putain de blaze) joué par Jacob de la série LOST. Ce dernier dit qu’il n’a rien à voir avec le meurtre de Laura Hollins bien qu’il l’aimait. Ok. Mais quel est le lien avec Laura Hollins et le numéro 23? Bon, je ne vois pas. L’auteur a sûrement voulu expier la découverte du corps en racontant une histoire basée la dessus? C’est complètement con comme idée, surtout en prenant ce pseudo là. Top Secrets, sans déconner.
Percy Jackson, c’est aussi mis à lire le bouquin et, sûrement en se pougnant, à découvert une adresse sur une page collée (c’est des boîtes postales) et ils ont la fantastique idée d’y faire livrer 23 cartons vides. Ok, ça pète, mais pour pas des fleurs, des cartes panini ou des vis. C’est bien, 23 vis, ça coûte moins cher en plus.
Je viens de lire le scénario, je ne comprends rien, Joël.
En guettant devant la centrale de livraison, toute la famille de Walter voit un vieux arriver. Ils vont le cueillir. le pépé, en voyant Walter, est étonné. Pour lui, il devrait être mort. Puis, il s’en va. La course poursuite tourne court et le vieux confie à Agatha qu’elle doit aller dans un institut.
Walter, lui, relit le bouquin en entourant tous les 23 mots toutes les 23 pages. La logique de cet homme est étrange mais il arrive à retrouver une adresse dans un parc et un corps enterré. Agatha, elle, dans une cellule de l’institut, éclairée d’une lumière rouge et avec un manque cruel de bon gout, trouve une mallette destinée à son mari.
PLUS DE ROUGE ! DU SANG !!
Les deux groupes étaient observés par quelqu’un tapi dans l’ombre mais dans le parc, ils étaient moins malin et le corps a disparu le temps d’un appel à la police. Lors de leur retour à la maison, Walter découvre que les doigts d’Agatha sont plein de terre. Il la soupçonne d’avoir enlevé le squelette mais également d’avoir écrit le livre ! Puis, en fouillant son sac à main, tombe sur un couteau et ajoute au dossier, la mort du vieux.
Mais Agatha a plus d’un tour dans son sac et dit que l’auteur du livre est en réalité WALTER !Tadadam ! Et, à la cave, dévoile le contenu de la caisse. Ah oui, c’est pile poil le moment que choisit Docteur Calcul pour refaire son apparition.
Dans la caisse, des Détective magasines et un saxophone. Alors, il retourne à l’hôtel. Il y découvre derrière la tapisserie de la chambre 23, le 23e chapitre et sa vie d’avant. Mais, pourquoi l’hôtel n’a rien fait dans cette chambre? Il se sont dit “oh bah, rien a foutre, il reviendra”.
Le chien, le pire ennemi de Jim Carrey.
Bien. Et donc? Et bien ensuite, on voit la vie d’avant de Walter. Etudiant, il aimait Laura qui aimait Jacob de LOST. Alors, jaloux, Il l’a tué puis ensuite, à écrit son testament jusqu’a ne plus avoir de feuilles. Et il se fait interner et soigner par le docteur Calcul.
Et du coup, il veut se suicider. Mais se reprend au dernier moment et va se dénoncer aux autorités.
Holly shit. Qu’est ce que c’est que ce film? C’est complètement idiot ! Y a plein d’incohérences purement technique! Le bouquin mal installé dans la librairie, la chambre non repeinte et le fait que le docteur Calcul ne dit absolument rien à Walter. Et pourquoi, aussi, le mec accusé à tort ne reconnait pas Walter, juste un “Et mais, tu jouais du Saxo dans la rue, tu te souviens?” Non, parce que se souvenir de son enfance mais pas d’un truc fait dans les années étudiantes. C’est assez étrange.
Les acteurs font ce qu’ils peuvent, et sont pas les plus à plaindre… parce que je pense que les techniciens ont du vivre un calvaire. Un jour, faudra expliquer à Schumacher que les lumières flamboyantes ne sont pas une bonne idée. Les cadrages dans les scènes du livre sont ignobles et complètement incompréhensibles.
Bref, ce film est raté en tout point, appréciable uniquement par ceux qui ont un QI de 23.
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